Difficile de parler du Mans sans évoquer son circuit légendaire des 24h. Depuis 1906, la département de la Sarthe a été le témoin des performances et des progrès technologiques liés à l’automobile. En effet, c’est à cette date que se tient pour la première fois le Grand Prix de l’Automobile Club de France, une course de 103 kilomètres entre Le Mans, La Ferté Bernard et St-Calais. À cette occasion sera créé l’Automobile Club de la Sarthe, connu par la suite sous le nom d’ACO. Ses dirigeants, clairvoyants et tournés vers la modernité décidèrent en 1922 durant le Salon Automobile de créer une course d’endurance permettant aux constructeurs de démontrer la solidité et les performances de leurs automobiles.
Sur les conseils du PDG de l’industrie Rudge-Witworth, Emile Coquille, la durée de cette course sera allongée de 8 à 24h. La première édition des « coupes Rudge-Witworth » les 26 et 27 mai 1923 opposera 33 véhicules et sera remportée par les pilotes André Lagache et René Léonard au volant d’une voiture française : la Chenard & Walcker n°9. La légende des 24h du Mans venait de commencer.
Ayant fêté son centenaire en 2023, la course a traversé les âges et a marqué toutes les générations de son empreinte. Les organisateurs du circuit ont su capter le sens de la modernité en créant diverses catégories de compétition supplémentaires : Les LMH (Le Mans Hypercar), LM GTE (Grand Tourisme) et bien d’autres. Depuis 2021, les catégories de véhicules tiennent compte d’une « Balance of Performance ». Le circuit accueille également à d’autres dates les 24h Camions ou les 24h Motos.
La passion automobile a le vent en poupe et intéresse une population de plus en plus jeune, fidélisée par des magazines spécialisés distribués en kiosque comme La Vie de l’Auto, des émissions de TV comme Auto Moto ou Top Gear France, des chaînes Youtube comme Vilebrequin ou encore des films hollywoodiens comme celui tourné avec Steve McQueen en 1971 sur « Les 24h du Mans » ou le très récent « Le Mans 66 ».
Les 24h du Mans ont donné naissance à une grande quantité d’objets dérivés, produits ou non sous licence. Ce merchandising des courses est aujourd’hui une des clés de son succès jamais démenti. Passons en revue les différentes catégories d’objets que l’on peut retrouver aux enchères en lien avec cette course.
Le caractère résolument moderne et nouveau de cette course passionne les foules dès son origine. Les peintres n’y font pas exception : ceux-ci fascinés par la vitesse vont se mettre à représenter les étapes majeures du circuit. En effet, si l’année 1923 succède aux expériences picturales des futuristes italiens, passionnés de vitesse et de technologie, elle s’inscrit également dans la période Art-Déco dont les figures et motifs aérodynamiques traduisent bien ce nouvel intérêt pour le progrès et la vitesse. On retrouve notamment cette esthétique dans la conception aérodynamique des carrosseries de voitures.
Le peintre sarthois Jules Alfred HERVÉ-MATHÉ fréquentera ainsi le circuit des 24h du Mans en produisant une série d’aquarelles tout à fait charmantes qui représentent des étapes clés du circuit de jour comme de nuit. Nombre d’artistes feront de même.
L’ACO qui organise la course mais également les constructeurs automobiles comprendront assez tôt l’intérêt de s’entourer de peintres et de dessinateurs à des fins publicitaires. Ainsi, plusieurs peintres réaliseront des affiches et dessins publicitaires. C’est le cas de Georges Hamel dit Géo HAM, un dessinateur passionné de courses ayant travaillé pour le magazine l’Illustration durant les années 1920-1930 en illustrant des autos et des avions. Il participe également lui-même au circuit des 24h du Mans en 1934. Parmi les auteurs d’affiches célèbres, Michel Belligond a produit des affiches officielles particulièrement collectionnées.
Avec le progrès de la photographie, les clichés de l’événement remplacèrent progressivement la peinture et le dessin comme principal vecteur de publicité à partir des années 1960. Certaines voitures BMW deviendront dans les années 70 un support artistique pour des artistes de renoms comme Calder, César, Andy Warhol ou Roy Lichtenstein et seront connus sous le nom de « Art Cars ».
On compte aujourd’hui encore 2 peintres officiels du circuit : les artistes François Bruère et Uli Ehret qui perpétuent la tradition artistique en lien avec cette course.
Les affiches officielles : les premières affiches sont très rares, comptez plusieurs milliers d’euros pour celles-ci. Le prix d’une affiche officielle dépend de l’illustration, du succès de l’édition. Certaines peuvent être dédicacées par l’ensemble des participants ce qui propulse l’estimation à plusieurs milliers d’euros également.
Les affiches : le prix varie en fonction de l’intérêt décoratif. Pour une affiche de Géo Ham, il est possible de trouver chaussure à son pied entre 100 et 300€ aux enchères. Les aquarelles de Ham quant à elles se vendent entre 500 et 1000€.
Une affiche de Michel Belligond sur les 24h du Mans se vend généralement entre 300 et 600€.
L’affiche du film « Le Mans » avec Steve McQueen se vend entre 300 et 1200€ selon le format et la version.
Les dessins, aquarelles, peintures : leur aspect amplement décoratif attire l’amateur qui n’hésitera pas à débourser entre 200 et 1500€ pour décorer son intérieur. Ces estimations dépendent évidemment de la côte de l’artiste. Les peintres officiels des 24h, passés et actuels, obtiennent des prix aux enchères.
Les œuvres originales de la main de François Bruère se vendent plus de 1000€, ses estampes quant à elles, entre 40 et 200€.
Les clichés du circuit datant des années 60-70, généralement sur papier argentique se vendent actuellement entre 200 et 300€.
Aujourd’hui, les « Art Cars » sont quasiment inestimables. Œuvre d’art en elles-mêmes, ces voitures rejoignent les résultats d’enchères à 7 ou 8 chiffres traditionnellement liés aux maîtres de l’art contemporain et du pop-art.
La passion automobile commence dès le plus jeune âge. C’est un principe pleinement assimilé par les marques dès le début de l’ère automobile : les consommateurs de demain sont les enfants d’aujourd’hui. C’est ce principe qui a poussé l’industriel André Citroën à produire une gamme de voitures miniatures à partir des années 1920.
Le succès de marques comme Dinky Toys, CIJ ou Norev dans les années 50-60 témoignent de l’engouement des jeunes enfants pour les courses automobiles. De nombreux modèles miniatures à l’échelle 1/43 des marques Ixo Models, Minichamps, Eligor, Corgi ou Matchbox furent distribuées à l’occasion de ces courses.
On peut citer le succès par la suite des circuits télécommandés, des marques Solido ou Hot Wheels, le collectionnisme grandissant des modèles réduits encouragés par des sociétés d’édition diverses comme les éditions Atlas. Enfin, la passion des courses automobiles s’est transmise à la génération Y et Z par le biais des nombreux jeux-vidéos sur le sujet, comme la célèbre série Gran Tourismo qui propose le célèbre circuit du Mans à compter de sa 4e édition du jeu.
Les prix des modèles réduits courants varient entre quelques euros à quelques centaines d’euros. Les exemplaires en boîte valent toujours plus que des exemplaires sans emballage.
Le prix des véhicules Jouets André Citroën est assez élevé, tout comme celui des véhicules CIJ de grandes dimensions : de 300 à 8000€ selon les exemplaires.
Pour les Dinky Toys, certains modèles rares se vendent aisément jusqu’à plusieurs milliers d’euros. Les modèles courants qui n’ont pas de boîtes et qui sont abîmés valent actuellement entre 5 et 20€ pièce.
Les prix des jeux-vidéos dépendent de la rareté du jeu, de son succès et de son état (scellé ou non).
Parmi les nombreuses œuvres littéraires faisant référence aux 24h du Mans, il existe un personnage indissociable du sport automobile : Michel Vaillant. Créé en 1957 par Jean Graton et publié dans le journal Tintin, ce héros mythique de la bande-dessinée a participé de nombreuses fois au 24h du Mans au cours de ses histoires fictives, comme le Tome n°5 intitulé « le 13 est au départ ».
Par ailleurs, nombre de livres ont été rédigés à ce sujet et le passionné trouvera sans doute de précieux renseignements au sein de ces ouvrages.
On trouve également un livre intéressant dédié au sujet, rédigé en 1949 par Roger Labric et illustré par Géo Ham.
Le prix des Bandes dessinées aux enchères a malheureusement chuté depuis quelques années et le marché se concentre sur les pièces de bonne qualité.
Ainsi les premières éditions originales toilées de Michel Vaillant publiées aux éditions du Lombard trouvent preneur entre 100 et 200 € uniquement lorsque celles-ci sont en très bon état. Le prix chute drastiquement à la moindre dégradation gênante. Voir la vidéo de l’INA “Rencontre avec Jean GRATON”.
Les exemplaires dédicacés gardent néanmoins la côte avec des prix entre 100 et 400€ en fonction de la dédicace.
Les collections d’album ou de voitures miniatures peuvent être estimés généralement entre 200 et 300€ pour faire des prix allant jusqu’à 600-700€.
Enfin les dessins et planches de Michel Vaillant peuvent se vendre entre 5000 et 40 000€ selon l’intérêt de la scène.
Pour le livre sur les 24h du Mans de Labric avec les illustrations de Ham, il faut compter entre 150 et 250€.
Les 24h du Mans, c’est un événement à part entière, une fête populaire de plus de 100 ans. Cette course est suivie par près de 100 millions de spectateurs en direct et quelque 300 000 personnes sur place ! C’est l’occasion pour les grandes marques de distribuer ou de vendre des goodies en tout genre. Ces entreprises offrent aux membres VIP des pièces en édition limitée, nouent des partenariats. Des collaborations uniques voient le jour sous licence déposée « 24h Le Mans ».
Au rang des partenaires actuels les plus célèbres figurent Rolex, Michelin, Goodyear, Bosch ou bien la marque Xbox. Sont ainsi distribués, porte-clés, stylos, boussole, casquettes, jouets, documentation et autres objets dérivés de l’univers.
Pour ces objets, les prix dépendent de l’offre et de la demande. Certains collectionneurs peuvent rechercher un objet en particulier et se permettre de dépenser un prix supérieur à la valeur réelle de celui-ci. Pour cette catégorie, comptez entre 5 et 150€ en fonction de l’intérêt de l’objet.
BON À SAVOIR : L’ouverture des enchères aux meubles incorporels permet aujourd’hui de pouvoir par exemple vendre des places simples ou VIP pour le circuit des 24h du Mans. Une place VIP se vend aujourd’hui plusieurs milliers d’euros.
On peut trouver d’une part des vêtements vendus par l’organisation officielle de la course ou bien ceux vendus par des marques automobiles.
La seconde catégorie, légèrement plus rare est composée des vêtements portés par les membres ayant participé aux courses, mécanos, pilotes et autres. Ceux-ci peuvent être dédicacés en ce qui concerne les pilotes ce qui augmente leur valeur en fonction de la popularité de ces derniers.
Les vêtements des boutiques officielles ou de marques siglées peuvent s’adjuger à partir d’une vingtaine d’euros jusqu’à 200 €. Pour les modèles portés durant l’événement, les prix varient entre 100 et 300€ avec un léger plus lorsque ceux-ci sont signés ainsi qu’une préférence pour les vestes rembourrées et les combinaisons de pilotes.
En revanche, les combinaisons de commissaires de piste sont moins recherchées avec un prix d’adjudication autour des 50€.
Offrant des cadeaux en éditions limitées, les marques de montres ont su exploiter l’intérêt suscité par la course des 24h du Mans pour développer des modèles faits pour être portés par des pilotes chevronnés. Ces montres de luxe, lancées par des marques comme Breitling, Chopard ou Rolex côtoient des exemplaires promotionnels bon-marchés fabriqués pour l’occasion et distribués à bas-prix.
Les voitures anciennes et de collection sont aujourd’hui un secteur en pleine expansion. Celles ayant participé à des circuits sont actuellement en tête sur le podium des adjudications records aux enchères avec de nombreuses enchères multi-millionnaires.
La course des 24h du Mans de par son caractère iconique est un pedigree que toute voiture de collection rêve de posséder. C’est l’assurance d’un prix record et d’une bataille d’enchères internationales garantie. On retrouve des marques iconiques parmi les vainqueurs du tour comme Ferrari, Bentley, Bugatti, Mercedes, Jaguar, Porsche, Ford, Aston-Martin et bien d’autres.
Il faut distinguer deux catégories : les véhicules du même modèle qu’un exemplaire ayant participé à la course et les véhicules ayant personnellement participé à la course.
Pour la première catégorie, cela dépend d’une part de la côte du véhicule en fonction de sa rareté et de son état à laquelle il faut rajouter une petite plus-value liée à l’histoire de la course et à l’importance du modèle dans le développement de l’automobile ou de la marque.
Les prix s’échelonnent pour cette première catégorie entre 20 000 euros et 2 millions d’euros, voire plus en fonction du modèle.
Pour les exemplaires ayant participé à la course, les premiers prix se situent aux alentours des 80-100 000€ à plusieurs millions pour des exemplaires iconiques.
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