Les poupées Philippart

Tout débute dans les années 1930, alors que Marcel Philippart, commerçant et homme créatif de nature, s’installe avec sa famille au Moulin de la Coursure, à Fresnay-sur-Sarthe (Sarthe), une petite ville à 40km environ au nord du Mans. Ce qui commence comme un projet personnel destiné à transformer ce moulin en hôtel de luxe, va se conclure en une légende : celle des poupées Philippart, aujourd’hui reconnues mondialement comme « les plus petites poupées du monde ».

Quelle est l’origine des poupées Philippart ?

En 1932, Marcel Philippart, fabricant de pains de glace, cherche une reconversion professionnelle pour faire face à cette économie en crise. Le commerçant imagine alors transformer son moulin en un projet hôtelier de luxe.  Afin de chercher un financement auprès d’une amie Parisienne, Marcel réalise une maquette à l’échelle réduite de son futur hôtel.

Et pour “animer” cette maquette, sa femme Odile et ses deux filles Marthe et Françoise ont l’idée de confectionner des poupées miniatures. Ces petites poupées à l’armature en fil de laiton et en chenille de soie ont les visages peints sur des haricots.

La structure, les visages et les coiffures en coton sont réalisées par les filles de Marcel. “Françoise qui avait un don prit des haricots secs et s’amusa à peindre de petits visages charmants que Marthe coiffa de laine de mouton et de beaux chapeaux” nous explique Caroline Lepelley-Philippart. Les habits d’un goût luxueux étaient cousus et brodés par Odile, son épouse. Pour ces premières pièces, les décors, les meubles miniatures et les encadrement sont fabriqués par Marcel. 

L’hôtel miniature prend vie… C’est ainsi que sont nées les premières poupées Philippart

Pour protéger ces précieuses créations de la poussière, ils les enferment dans des cloches en verre, un objet souvent associé à la protection des souvenirs de mariage, qu’on appelle communément les “globes de mariés“.

Ces globes, emblématiques des familles catholiques à la fin du XIXe et du XXe siècle, deviennent ainsi un symbole de la fragilité et de la beauté de ces miniatures

Le projet “hôtel de luxe” sera finalement abandonnée mais l’idée des poupées est actée. En 1942, la famille Philippart fait donc le choix audacieux de se consacrer entièrement à la fabrication de dioramas. Ces petites scènes de vie, d’intérieur ou d’extérieur, s’inspirent de gravures célèbres du XVIIIe et XIXe siècle.

“Le rôle de chacun et de chacune était alors bien répartis. Marcel réalisait le coffrage en bois, les boiseries intérieures, le mobilier avec commodes marquetées. Son épouse brodait des tapis de chenille et cousait une partie des robes.

Françoise peignait têtes et décors. Marthe concevait non seulement les petits personnages avec ses propres patrons mais assemblait aussi vêtements, coiffures, chapeaux et autres manchons.”

Ainsi leur coopération aboutit à la réalisation pour l’industriel Paul Ricard de la Légende des siècles en 12 tableaux. 3 600 heures furent nécessaires.

Place ensuite aux scènes champêtres inspirées par les peintres Watteau ou Fragonard, en miniature, créant des scènes d’un raffinement sans égal.

« Ils ont eu l’idée d’utiliser de la végétation de la Coursure, mousse, graines de fleurs ou branches pour crée les arbres et les parterres de fleurs », poursuit Caroline Lepelley-Philippart.

Les poupées Philippart connaissent rapidement un succès auprès des collectionneurs avertis et des maisons de luxe. La maison Hermès, mais aussi l’écrivain Sacha Guitry, se les arrachent. Elles sont offertes en cadeau à des personnalités comme Yvonne de Gaulle ou Grace Kelly. Les poupées Philippart s’immortalisent également à l’écran : dans L’Aigle à deux têtes de Jean Cocteau en 1948, l’actrice Edwige Feuillère passe devant une commode ornée d’une collection de ces miniatures. Un clin d’œil qui témoigne de l’aura croissante de la maison.

Le tournant majeur de l’histoire des poupées Philippart intervient en 1955, lorsque la famille s’associe à la maison suisse Reuge pour fabriquer des poupées musicales. 

Cette collaboration donne naissance à une série de poupées qui, en plus de leurs costumes raffinés, sont dotées de mécanismes musicaux permettant aux danseurs miniatures de tourner sur eux-mêmes. Un couple de danseurs habillé à la mode des années 1750, 1777, 1785 ou 1789, par exemple, permet de suivre l’évolution stylistique des vêtements de l’époque. 

“Ma mère disait qu’il fallait 24 heures pour fabriquer une poupée. Mais c’était sans compter avec le choix et la préparation des 28 matériaux (soie, satins, dentelles, gazes Ndlr) et le réglage des danses qui faisaient quelquefois enrager ma mère”, précise Caroline Lepelley-Philippart.

Vendues dans les grands magasins comme Louis Vuitton, Hermès ou Rochas, elles connurent un succès international avec une production d’environ 600 poupées par an. L’âge venant pour Marthe de se reposer, la production s’arrête en 1999. 

Petit Rappel : Les Globes de Mariés

Rappelons que l’usage de ces cloches en verre s’est généralisé dans les familles catholiques à la fin du XIXe et du XXe siècle. Offerts par la mère ou la marraine de l’épouse, les époux décoraient celles ci d’éléments symboliques tout au long de leur vie après que la mariée y ait soigneusement déposé sa couronne et son bouquet le lendemain de ses noces, généralement sur un coussin en velours. On trouve également l’utilisation de ces globes extrêmement fragiles pour protéger les pendules ou les objets religieux comme les reliquaires monstrances.

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