Pour faire estimer une œuvre de Jacques Blin, il suffit de prendre contact avec nos commissaires-priseurs Pastor Maison de Ventes. En passant par une maison de vente aux enchères, vous bénéficiez d’un service d’expertise et estimation gratuit.
Oniriques et mystérieuses, les céramiques de Jacques Blin séduisent par leur décor singulier, presque codé. À la croisée de l’artisanat d’art et de la sculpture, son œuvre s’inscrit dans le renouveau de la céramique d’après-guerre et ses expressions diverses dans les œuvres de Georges Jouve, Roger Capron ou encore Jean Besnard.
Né en 1920 à Pierrefonds, dans l’Oise, Jacques Blin (1920- 1995) est diplômé des Industries Aéronautiques et Automobiles. Il enseigne le dessin industriel avant d’occuper un poste d’ingénieur à La Rochelle. En 1943, réquisitionné pour le travail obligatoire en Allemagne, il refuse de s’y soumettre et choisit de regagner Paris, où il rejoint Matra Aviation.
Animé par un profond désir d’indépendance et déjà attiré par les arts plastiques, il opère en 1949 un tournant décisif : il abandonne l’aéronautique pour se consacrer pleinement à la céramique. Dans plusieurs ateliers parisiens, il découvre les techniques de cet art et s’y forme avec passion.
Chez lui, il réalise d’abord des bijoux et des lampes, avant d’élargir sa pratique à des pièces décoratives et utilitaires. De Paris à Auxon, puis bien plus tard à Amboise, ses créations naissent dans différents ateliers où évolue son univers artistique.
La rencontre avec Jean Rustin (1928-2013), autour de 1955, marque une étape décisive dans le langage plastique de Jacques Blin. Rustin lui transmet une liberté de geste et une vision du décor affranchie des codes traditionnels. On retrouve dans ses tracés à main levée une spontanéité assumée. L’usage des oxydes métalliques, appliqués avant l’émaillage, introduit des fonds aux textures nuageuses ou pierreuses qui singularisent son œuvre.
Cette démarche s’inscrit dans un climat de profonde effervescence artistique : au même moment, des créateurs comme Roger Capron, Georges Jouve ou les ateliers d’Accolay explorent eux aussi de nouvelles voies, entre abstraction, décor narratif et formes utilitaires revisitées. Mais là où Capron cherche une géométrie solaire et décorative, et Jouve une élégance épurée nourrie de la tradition, Blin impose une écriture personnelle, presque instinctive, nourrie de poésie et d’humour. Ses pièces, immédiatement identifiables, témoignent d’une volonté de réconcilier l’objet usuel avec une dimension onirique et narrative.
Dans ce processus, Catherine Blin, née Pierson (1932-2024), sa seconde épouse, joue également un rôle décisif, épaulant l’artiste à l’atelier.
Blin expose dès les années 1950 dans les salons de céramique contemporaine, notamment au Salon des Ateliers d’Art de France, et remporte de nombreux prix comme le Grand Prix Bernard Palissy en 1958 ou la médaille d’or à l’Exposition internationale de la céramique en 1962.
Vers la fin des années 70, Jacques Blin simplifie ses dessins. En 1985, c’est le départ de Paris pour Amboise. Jacques et Catherine Blin continuent à produire jusqu’à la mort de Jacques en 1995.
Pendant plus de quatre décennies, Jacques Blin s’est imposé comme l’un des défenseurs les plus engagés des métiers d’art. Dès 1953, il milite activement pour la reconnaissance et la promotion de sa profession. De 1971 à 1991, il prend la présidence de la Chambre syndicale des céramistes et des ateliers d’art de France, où il joue un rôle central dans l’organisation du Salon des Ateliers d’Art — devenu depuis la Fondation Ateliers d’Art de France et l’actuel Salon Maison&Objet.
Son engagement est salué par plusieurs distinctions : Chevalier de l’Ordre national du Mérite en 1980, Chevalier de la Légion d’honneur en 1983, puis Officier de l’Ordre national du Mérite en 1988, en tant que vice-président de la Confédération française des métiers d’art. Parallèlement, il occupe pendant deux décennies la vice-présidence de l’Académie internationale de la céramique (AIC), dont le siège demeure à Genève.
La céramique de Jacques Blin privilégie des formes simples, souvent inspirées des motifs et des formes de l’art rupestre et des objets antiques : vases ovoïdes, coupes tripodes, aiguières zoomorphes. Son glossaire, développé avec Jean Rustin, est riche et varié : l’arche de Noé, animaux divers et mythologiques, paysages fantasmés.
Ce langage brut, scarifié, émerge de fonds nuagés aux subtiles teintes monochromes. Le jeu des oxydes et des motifs, grattés, frottés, incisés, confère à chaque pièce une identité forte et poétique.
Entre archaïsme et modernité, l’art de Jacques Blin s’impose donc de manière singulière dans la céramique française de la deuxième moitié du XXe siècle.
Après une baisse au milieu des années 2010, la cote de Jacques Blin est aujourd’hui en progression, favorable à l’intérêt croissant des collectionneurs pour les céramistes du XXe siècle.
En vente aux enchères, les petites pièces (vases, coupes, pichets) s’échangent entre 200 et 800 euros selon leur décor, leur état et leur rareté. Les formats plus importants, comme les pièces monumentales (tables, grands vases ou pichets) ou décorées de figures complexes, s’adjugent entre 1 500 et 5 000 euros.
Certaines œuvres exceptionnelles atteignent de beaux résultats. En 2025, deux grands vases anthropomorphes ont été respectivement vendus à 8 000 euros et 7 100 euros frais inclus, à Paris et à Caen.
Ces estimations varient selon la qualité et le décor de chaque pièce, son état de conservation et sa provenance.
Les œuvres de Jacques Blin sont presque toutes signées de la mention “J. Blin”, gravée ou incisée sous la pièce.
L’identité forte de l’œuvre de Jacques Blin – son émaillage nuageux et ses formes primitives – constituent également des signes distinctifs forts.
Tout élément de provenance (facture d’achat, document d’exposition, etc.) peut également contribuer à renforcer l’authenticité de l’objet et de son histoire.
Vous pensez détenir ou vous possédez une pièce de Jacques Blin ? Nos experts sont à votre écoute pour vous offrir une première estimation, en toute bienveillance. Il vous suffit de remplir notre formulaire en ligne : une démarche gratuite, rapide, et sans engagement.
Dès réception de vos informations, l’un de nos spécialistes – membre de notre équipe composée de commissaires-priseurs et d’experts – prendra contact avec vous. Grâce à leur connaissance approfondie des tendances et des ventes passées, ils vous fourniront une évaluation objective, fondée sur les réalités du marché.
Si vous envisagez la mise en vente d’une céramique de Jacques Blin aux enchères avec Pastor Maison de Ventes, nous vous accompagnerons pas à pas, y compris sur la logistique.
Notre objectif : vous permettre de vendre dans les meilleures conditions, en toute transparence. Contactez-nous dès aujourd’hui !
Vous trouverez des œuvres de Jacques Blin ou d’autres artistes lors des vacations Pastor Maison de Ventes aux Enchères dédiées aux Arts Décoratifs du XXe – Design, Mobilier & Objets d’Art.
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