Estimation et Cote du matériel informatique Vintage

Brève histoire de l’informatique dans la seconde moitié du XXe siècle

Supplantant les machines et calculatrices à cartes perforées, l’invention des tubes électroniques permet une première avancée notable dans l’informatique. En 1946, le premier calculateur électrique, l’ENIAC, pesait 30 tonnes et concentrait 18 000 tubes sur 160 m2.

Le développement des semi-conducteurs règle les problèmes de place, de consommation d’énergie et de fiabilité. En 1959, les premiers ordinateurs à transistors se nomment GE 210 ou IBM 1401, etc…

Malgré tout, ce sont encore de très grosses machines. La miniaturisation des transistors et le développement des circuits imprimés à partir de 1964 entraîne une baisse drastique de la taille des ordinateurs. Cette miniaturisation des composants n’a eu de cesse de s’accroître année après année et a toujours lieu aujourd’hui.

En 1971, le premier micro-processeur Intel 4004 permet un développement de l’informatique à destination des particuliers. Le premier ordinateur de ce genre, l’Apple I, présenté en 1976 par Steve Jobs et Steve Wozniak est une révolution en la matière.

Les années 1980 lancent le début de l’informatique personnelle. C’est à la même époque que naîtra la rivalité entre PC et Apple, les deux firmes proposant leurs modèles grand public, l’IBM PC en 1981 et le premier Macintosh de la firme à la pomme.

Pourquoi les ordinateurs anciens sont-ils collectionnés ?

Autrefois relégués aux greniers ou aux décharges, les ordinateurs des débuts de l’informatique personnelle connaissent aujourd’hui une seconde vie : celle d’objets de collection prisés. 

D’abord, il y a la dimension affective. Pour toute une génération, ces machines – Apple II, Commodore 64, Sinclair ZX81, IBM 5100, ou encore Lisa – représentent les premiers émois numériques. Les collectionner, c’est renouer avec une époque où l’informatique était encore “artisanale”, pleine de promesses et de rêves.

Ensuite, il y a l’attrait pour la rareté et la beauté du design rétro de ces ordinateurs. Loin des lignes épurées et standardisées des appareils contemporains, les ordinateurs des années 70 à fin 80 revendiquent un design fonctionnel, presque brutaliste. À cela s’ajoute la rareté de certains modèles, produits en faibles quantités ou disparus dans les limbes liées à l’évolution informatique et définie par la loi de Moore. Cette combinaison d’esthétique rétro et de rareté transforme ces ordinateurs en objets cultes, aussi convoités que des œuvres d’art.

Et ce marché n’est pas qu’une affaire de passionnés mais aussi de spéculateurs. Certains modèles mythiques, comme le premier Apple I assemblé à la main par Steve Wozniak, se vendent aujourd’hui à plusieurs centaines de milliers d’euros.

Enfin, il y a la dimension historique. À l’instar des premiers appareils photo ou des voitures anciennes, ces ordinateurs racontent une révolution : celle du passage à une nouvelle ère. Celle du numérique. Les musées, les universités, les passionnés et même certains grands groupes constituent leur collection, alimentant un engouement durable.

Quels ordinateurs anciens ont de la valeur ?

Estimation Apple Lisa : 40 000€ à 50 000€

Pourquoi ce prix ? Et bien parce qu’on ne trouve pratiquement plus de Lisa dans le monde. En 1983, Apple lance un ordinateur personnel révolutionnaire baptisé Lisa, acronyme de Local Integrated Software Architecture – du moins officiellement. Car derrière ce nom, se cache surtout une histoire intime : Steve Jobs aurait en réalité nommé la machine en hommage à sa fille, Lisa Brennan-Jobs, alors qu’il refusait encore de reconnaître sa paternité.

C’est l’un des premiers ordinateurs personnels en 1983 à posséder une souris et une interface graphique qui préfigurait l’expérience utilisateur moderne. Contrairement à une idée reçue, Apple ne s’est pas contentée de copier les innovations de Xerox. Si la visite des ingénieurs d’Apple au Xerox PARC a certes influencé la direction du projet, de nombreux éléments clés de l’interface graphique du Lisa sont conçus en interne. Des fonctionnalités aujourd’hui devenues standards : comme les menus déroulants, la barre des menus, la corbeille, le copier-coller ou encore la célèbre souris à un seul bouton, sont le fruit du travail du groupe de développement Lisa.

Pourtant, son prix exorbitant (9 995$ – 70 200 francs en France, soit l’équivalent de 25 500 euros actuels), sa lenteur et l’arrivée du Macintosh, plus accessible, signèrent rapidement son arrêt de mort. Loin du succès escompté, le Lisa fut retiré du marché après seulement deux ans de commercialisation, et les unités invendues… enterrées dans une décharge du désert de l’Utah.

Estimation Commodore P500 : de 3000€ à 3500€

Présenté lors du CES de 1982, le Commodore P500 est l’un des ordinateurs les plus rares de la marque américaine. Conçu comme une machine personnelle haut de gamme issue de la série CBM-II (B-series pour les modèles “business” ou P-series pour les modèles “personnels”), il visait à succéder aux PET tout en cohabitant avec le VIC-20 et le tout nouveau Commodore 64. Un positionnement flou qui lui sera fatal.

Équipé du puissant processeur MOS 6509, de 128 Ko de RAM, du célèbre chip sonore SID et du VIC-II pour la vidéo, le P500 était impressionnant sur le papier. Mais cette machine, pourtant prometteuse, n’a jamais trouvé son public. Incompatible avec les logiciels du C64, trop coûteuse à produire, elle sera rapidement abandonnée. 

Commodore fabrique à peine quelques centaines d’unités, dont une partie ne sera jamais commercialisée. Résultat : le P500 devient un objet de culte pour les collectionneurs. Rareté extrême, esthétique rétro, composants mythiques… les prix s’envolent. Un P500 complet et fonctionnel peut atteindre plusieurs milliers d’euros aux enchères. Le simple boîtier ou carte mère sont déjà très recherchés. L’état, la présence de la boîte d’origine ou de la documentation d’époque fait exploser sa valeur.

Aujourd’hui, le P500 symbolise à la fois l’audace technique de Commodore et ses erreurs de segmentation. Un échec commercial devenu légende du retrocomputing. À cette époque, Jack Tramiel, patron de Commodore, impose une vision stricte : produire des machines bon marché. Le P500, avec ses composants coûteux et une cible inexistante, entre en conflit avec cette stratégie. Tramiel privilégie le Commodore 64, bien plus abordable et simple à produire… Avec raison, le C64 sera l’un des ordinateurs les plus vendus au monde (de 17 à 25 millions d’unité selon les estimations).

Estimation Xerox Alto : de 15 000€ à 250 000€

En 1973, bien avant l’arrivée du Macintosh ou des premières versions de Windows, Xerox lance une machine révolutionnaire : l’Alto.

L’Alto est un mini-ordinateur, mais peut aussi être considéré comme un ordinateur personnel. Il est d’ailleurs parfois qualifié de “premier ordinateur personnel”, bien que ce titre fasse débat. Conçu au célèbre Xerox PARC en Californie, cet ordinateur expérimental introduit un concept inédit pour l’époque : une interface graphique avec fenêtres, icônes et menus, manipulée à la souris.

Son affichage bitmap, son réseau Ethernet natif, sa souris, et son environnement multitâche posent les bases de l’informatique moderne. Bien que jamais commercialisé à grande échelle, il a influencé en profondeur l’histoire de l’informatique.

En 1978, Xerox fit don d’une cinquantaine d’ordinateurs Alto à des établissements tels que le MIT, Stanford, Carnegie Mellon ou encore l’université de Rochester. En décembre 1979, Steve Jobs se rend au Xerox PARC. Lors de cette visite, il découvre une interface graphique novatrice et une approche dite WYSIWYG (“What You See Is What You Get”) : un environnement visuel piloté par une souris, où l’utilisateur manipule des fenêtres et des éléments graphiques en temps réel. Cette découverte marque un tournant. Jobs s’inspire largement de ce concept pour concevoir les futures interfaces d’Apple, d’abord sur le Lisa, puis sur le célèbre Macintosh.

l’Alto reste un objet rare. Un exemplaire XEROX ALTO II XM vendu aux enchères par Christie’s a été adjugé 252 000$ en septembre 2024 (estimation 10 000$ à 15 000$). Plus qu’un ordinateur, le Xerox Alto est un jalon. Il n’a pas seulement annoncé le futur : il l’a inventé.

Par Olivetti (progettista/ costruttore), Bellini Mario (designer), Perotto Pier Giorgio (inventore/ progettista) — Catalogo collezioni (in it). Museoscienza.org. Museo nazionale della scienza e della tecnologia Leonardo da Vinci, Milano., CC BY-SA 4.0

Estimation Olivetti Programma 101 : 5000€ à 20 000 €

L’Olivetti Programma 101, également connu sous le nom de P101, est un ordinateur de bureau programmable. Présentée en 1965 par la société Olivetti, à l’occasion de la Foire internationale de New York 1964-1965 (BEMA), la Programma 101 est souvent considérée comme l’un des tout premiers ordinateurs personnels au monde. D’un poids d’environ 30 kilogrammes et d’une taille équivalente à celle d’une imprimante moderne, elle est minuscule comparée aux ordinateurs de l’époque qui occupaient des murs entiers.

Habituellement, lorsque nous pensons à l’histoire de l’informatique, nous l’imaginons dominée par les noms d’entreprises américaines telles qu’IBM, Apple et Microsoft, et il est donc facile d’oublier la contribution fondamentale d’une entreprise entièrement italienne telle qu’Olivetti.

Conçue par une équipe dirigée par l’ingénieur Pier Giorgio Perotto (1930 – 2002), la « Perottina » révolutionne l’époque en proposant une calculatrice programmable compacte, destinée à être utilisée directement sur un bureau. Avec son design épuré signé Mario Bellini, un célèbre designer italien, la P101 reste un symbole du génie italien en matière de technologie et de design.

Véritable prouesse de miniaturisation et d’ergonomie pour l’époque, elle connaît un certain succès : plus de 44 000 unités seront vendues, principalement aux États-Unis. L’Olivetti Programma 101 a même été utilisée pour les calculs relatifs à la mission Apollo 11 qui a conduit l’homme sur la lune en 1969 !

Estimation IBM 5100 / 5110 : de 3000€ à 6000€

L’IBM 5100 (1975) et l’IBM 5110 (1978) de la firme américaine IBM sont les premiers ordinateurs personnels du géant de l’informatique professionnelle.

Lancé en septembre 1975, le IBM 5100 étonne par son format transportable. Avec un poids de 25 kilos, un petit écran cathodique intégré (5 pouces comportant 16 lignes de 64 caractères), un clavier complet, un lecteur de bandes magnétiques et une mémoire interne allant jusqu’à 64 Ko, il regroupe tout ce qu’un ingénieur ou un scientifique de l’époque pouvait rêver d’avoir… sur son bureau.

Son principal atout : il intègre une version miniaturisée du mainframe IBM System/370, capable de faire tourner des langages puissants comme APL et BASIC. Une prouesse rendue possible grâce à une technologie baptisée “microcode emulator”, qui permet au 5100 d’exécuter des programmes conçus pour des machines bien plus grandes. Vendu entre 8 975 et 19 975 dollars à l’époque (soit l’équivalent d’une berline haut de gamme), il cible avant tout les laboratoires de recherche, les universités et certaines grandes entreprises.

IBM poursuivra cette logique en 1978 avec le lancement du IBM 5110, une évolution directe du 5100, avec une ergonomie améliorée, un clavier repensé, plus de mémoire et un design plus modulaire. Il conservera le duo APL/BASIC, et s’ouvrira à de nouveaux périphériques, comme des disquettes 8 pouces et des imprimantes externes.

Aujourd’hui, les 5100 et 5110 sont souvent décrits comme les chaînons manquants entre les énormes ordinateurs centraux et les micro-ordinateurs personnels qui domineront les années 80. Leur approche tout-en-un, leur langage intégré, leur portabilité relative : tout y est… sauf le prix. IBM n’a pas cherché à démocratiser l’informatique avec ces machines — ce sera le rôle du PC IBM 5150, lancé en 1981.

Pour autant, les 5100 et 5110 restent des pièces historiques majeures. Prisés des collectionneurs, ils sont aujourd’hui rares et coûteux, en particulier en état de fonctionnement complet, avec leur documentation et leurs bandes magnétiques d’origine. Cette machine a même gagnée ses galons de mythe grâce à la légende urbaine de John Titor, un mystérieux internaute du début des années 2000 prétendant venir du futur… pour récupérer un 5100, seul ordinateur capable selon lui de corriger un bug critique dans les systèmes UNIX de 2038. Une fable de science-fiction numérique, mais qui témoigne de l’aura étrange et fascinante entourant cet IBM !

Pourquoi vendre son ordinateur aux enchères ?

Vos anciens ordinateurs peuvent avoir de la valeur. Il est donc dommage de vous en séparer en les jetant. En choisissant de vendre votre matériel informatique aux enchères, vous vous assurez d’obtenir le juste prix. Nos experts et commissaires-priseurs vous accompagnent pour ne pas passer à côté d’une rareté potentielle.

Ainsi, les commissaires-priseurs de PASTOR Maison de Ventes aux Enchères effectuent des estimations gratuites et confidentielles de vos appareils informatiques vintage, qu’il s’agisse d’ordinateurs rares ou de modèles ou accessoires anciens.

Pourquoi vendre aux enchères ? Pour le vendeur, c’est l’assurance d’un public qualifié et international puis d’un paiement rapide et sûr ; pour l’acheteur, la garantie d’authenticité, d’une désignation exacte et d’un cadre légal sécurisé.

Quelle est l’estimation d’un ordinateur vintage ?

Dans l’univers des ordinateurs vintage, l’estimation ne se limite pas à la machine elle-même. Pour les collectionneurs comme pour les experts, ce sont souvent les accessoires d’origine – alimentation, câbles, périphériques – qui font toute la différence. La présence de la boîte d’époque ou des manuels ajoute une dimension quasi muséale à l’ensemble. Plus qu’un simple supplément, ces éléments renforcent la cohérence de l’objet, attestent de son histoire, et peuvent faire grimper l’enchère finale.

À l’inverse, un ordinateur incomplet ou doté de pièces de remplacement perd parfois de son attrait, même s’il est fonctionnel. C’est tout l’intérêt de la vente aux enchères : permettre aux acquéreurs les plus exigeants de miser sur des exemplaires rares et complets.

De manière générale, l’estimation d’un ordinateur ancien varie donc entre quelques dizaines d’euros et quelques centaines de milliers d’euros. C’est le grand écart en fonction du modèle, de son état et de sa complétude !

Néanmoins, le marché de l’informatique vintage n’est pas encore très développé en France. Il y a donc fort à parier que celui-ci atteigne sa pleine maturité dans les années qui viennent. Les ordinateurs très rares sont avant tout des machines ayant été un échec commercial ou alors des machines disponibles en peu d’exemplaires en raison de destructions ou d’une production limitée.

Il existe plusieurs centaines de références vintage dans le domaine informatique. De quoi faire le bonheur des collectionneurs et enchérisseurs.

En cas de doute sur l’estimation d’un objet, n’hésitez plus ! PASTOR Maison de Ventes aux enchères vous renseigne sur la valeur de ceux-ci en toute transparence et en toute confidentialité.

Pastor Maison de Ventes aux enchères - Commissaires-Priseurs habilités - Sarthe - Le Mans
Mode

Comment expertiser un sac Hermès ?

Comment expertiser un sac Hermès ? Avant d’envisager une vente ou simplement pour mieux connaître la valeur de votre pièce, quelques détails peuvent déjà vous mettre sur la voie. Numéro de série, qualité du cuir, coutures… ces faisceaux d’indices peuvent

Lire la suite »
Pastor Maison de Ventes aux enchères - Commissaires-Priseurs habilités - Sarthe - Le Mans
Enchères

Citrodays 2025 – Vente aux Enchères

Citrodays 2025 – La vente aux Enchères Pastor Maison de Ventes aux Enchères, basée au Mans depuis 2019 est très heureuse de s’associer à la manifestation Citrodays 2025. Lors de ces 3 jours dédiés à Citroën, nous aurons le plaisir

Lire la suite »
Pastor Maison de Ventes aux enchères - Commissaires-Priseurs habilités - Sarthe - Le Mans
Mode

Estimation sac à main Constance Hermès

Estimation du Constance Hermès Reconnaissable à sa silhouette rectangulaire et sa boucle “H” iconique, le Constance séduit par son allure chic et sa praticité, qui séduit les passionnés de mode et demeure une pièce incontournable, qui se transmet de mère

Lire la suite »