Sculptures en terre cuite du Maine

Redécouvertes à l’occasion de deux expositions en 2002 et 2003, sous la direction de Geneviève Bresc-Bautier, les sculptures en terre cuite du Maine et de l’Anjou forment aujourd’hui un important corpus de sculptures religieuses sarthoises. À l’occasion de l’exposition « Terre et Ciel » se déroulant dans l’église abbatiale de l’Épau en 2003, c’est une centaine d’œuvres différentes qui furent rassemblées et présentées au public.

Iconographie des sculptures

Fortement influencées par le Concile de Trente (1545-1563), l’émergence de la sculpture en terre cuite dans le Maine à la fin du XVIe siècle s’accompagne d’un « réalisme » nouveau permettant aux fidèles d’accueillir la foi dans le divin. Les représentations sont nombreuses et variées : Figures de Saints en terre cuite polychromée, représentés seuls ou en groupes composés, pour des retables ou des autels. Figures de Vierge Marie, de Vierge à l’Enfant qui sont surnommées « Les Belles du Maine » en raison de leur grâce. Elles font la renommée des ateliers sarthois à la fin du XVIe et durant tout le XVIIe siècle. Les exemplaires primitifs du XVIe siècle sont assez peu connus. Les témoignages de la terre cuite religieuse sarthoise commencent à essaimer à partir de la seconde moitié du XVIe siècle. On trouve alors un type de figure féminine portant un nœud spécifique à la taille, un motif spécifique partagé avec d’autres centres de production en France. En 1570, le célèbre sculpteur français Germain Pilon réalise une Vierge à l’Enfant pour l’abbaye de la Couture au Mans. Ce modèle inspirera de nombreux sculpteurs locaux qui en réaliseront alors de nombreuses copies.

Qui sont les sculpteurs ?

De nombreux ateliers existent et sont répertoriés. La région de production, s’étendant de la Mayenne à la Sarthe, comprend des villes de l’ancien évêché du Mans comme Laval, La Flèche, Cormes, Beaumont-sur-Sarthe ou encore Saint-Léonard-des-Bois.

Les premiers sculpteurs manceaux connus s’appellent Matthieu et Etienne Dionise, sculpteurs dont l’activité est attestée au Mans en 1580.

Aujourd’hui trois noms se distinguent des autres ateliers : Charles Hoyau, sculpteur actif au Mans durant le XVIIe siècle, Gervais I de la dynastie des Delabarre, et Pierre Biardeau. Néanmoins, d’autres noms nous sont aujourd’hui connus, comme l’atelier des Mérillon, ou le sculpteur Nicolas Bouteiller.

Comment reconnaître une sculpture du Maine ?

Le premier critère d’identification est le matériau de base : la terre cuite. Généralement de couleur blanche, certaines sculptures présentent néanmoins des nuances de terre allant du blanc au rouge. La terre contient elle-même des grains de silice et d’hématite qui peuvent être observées.

Le second critère d’identification est la technique de fabrication : les terres cuites du Maine ne sont pas moulées, mais modelées généralement au colombin. Pour les objets de grande dimensions, la terre était probablement assemblée sur une armature provisoire en bois avant que celle-ci soit retirée avant cuisson ou consumée durant cette phase. Assemblés grossièrement, les détails étaient rajoutés sous forme de boulette, collés à la barbotine et travaillés avec divers outils. Les drapés étaient créés par adjonction de plaques amincies sur le volume principal. Pour les groupes, les sculptures pouvaient être fixées par un tenon métallique. Par ailleurs, elles pouvaient être constituées d’un seul ou de plusieurs blocs assemblés les uns au-dessus des autres.

Les statues destinées à être installées dans une niche présentaient généralement un revers non travaillé, assez plat, où l’on peut observer des traces d’outils comme ceux d’une gradine. Cette partie n’était par conséquent pas polychromée. Pour favoriser l’évaporation de l’humidité et le séchage, les sculpteurs évidaient les statuettes par la base à la gouge et pour les grandes statues, ils réalisaient soigneusement des trous d’évacuation (évents) caractéristiques au revers. Cela n’empêchait pas certains modèles de se fissurer. D’autres petits trous d’évents pouvaient être disposés sur le corps, on en retrouve généralement au sommet de la tête des figures.

Quelles techniques ?

Cuite aux alentours de 850-900° C, dans une atmosphère oxydante, la terre cuite présente un aspect légèrement friable et non vitrifié. Les différentes parties pouvaient être alors collées entre elles avec une colle à base de cire et d’une résine brunâtre que l’on peut parfois retrouver sur les joints de la sculpture.

Enfin les sculptures en terre cuite du Maine sont polychromées. Ces sculptures pouvaient être recouvertes d’un apprêt destiné à unifier la surface ou à servir d’encollement. Après une couche de préparation de couleur blanche apposée sur l’avers de la pièce, les sculptures sont peintes avec différents pigments. Les carnations sont généralement d’un rose pâle délicat, soulignées d’une couleur rose soutenue sur les joues. De riches rehauts d’or et d’argent agrémentent la composition polychrome. On les retrouve en grand nombre sur les Vierge à l’Enfant, un peu moins pour les représentations de Saints. Enfin, les éléments décoratifs et cadres qui peuvent accompagner certains groupes sont décorés au naturel dans des nuances vertes ou marrons. Attention, car de nombreuses sculptures ont été décapées au cours des siècles et parfois repeintes. Vous êtes dans le doute ? N’hésitez pas à nous contacter gratuitement !  

Certaines sculptures sont signées et datées au revers. C’est le cas d’un certain nombre d’œuvres de Charles Hoyau.

Quelle estimation pour une sculpture en terre cuite du Maine ?

Les sculptures religieuses du Maine sont relativement rares aux enchères. L’estimation de ces dernières dépend de leur état de conservation. Par exemple, si la polychromie d’origine n’a pas été décapée.

Les sculptures de moyenne facture figurant un Saint peuvent être adjugées aux enchères entre 800 et 1 200€.

Pour des Vierges à l’Enfant de bonne facture, les enchères grimpent entre 3 000 et 5 000€, avec parfois de belles surprises quant aux prix atteints.

Certaines têtes, lorsqu’elles sont attribuées à des sculpteurs connus comme Charles Hoyau peuvent être estimées entre 3 000€ et 5 000€.

Les œuvres les plus rares sont de grandes statues ou des groupes entiers qui peuvent être rattachés à un artiste ou un atelier. Pour cette catégorie, les prix varient entre 10 000 et 50 000€. Une œuvre en bon état de Pierre Biardeau a été vendue aux enchères pour 30 000€.

Si vous pensez être en possession d’une terre cuite du Maine, n’hésitez pas à contacter nos commissaires-priseurs.

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