Avant même de prendre une place dans les salons, le jeu vidéo a commencé son histoire dans les laboratoires universitaires. Des recherches informatiques au détournement d’oscilloscope, la créativité de ses inventeurs est sans borne. Mais va rapidement créer d’autres genres de bornes, celles d’arcade.
On peut faire remonter l’histoire du jeu vidéo à 1951. Non pas parce qu’on y développe un premier jeu, mais parce que cette date marque l’arrivée d’un certain Ralph Baer chez Loral Electronics. A l’époque, l’entreprise de téléviseur demande à Baer une idée pour développer le marché. Il propose d’y ajouter des jeux, mais son idée n’est pas prise au sérieux. Le projet, cependant, reste dans un coin de sa tête, au point qu’il s’y repenchera, une dizaine d’année plus tard. La Brown Box est née...
En 1958, pour égayer les journées portes ouvertes de leur laboratoire de Brookhaven sur la côte est des Etats-Unis, William Higinbotham et Robert Dvorak détourne un oscilloscope pour en faire un jeu, Tennis for Two. L’idée originelle est de montrer les avancées technologiques au grand public. En réalité, ils viennent de poser les premières pierres de ce qui deviendra l’histoire du jeu vidéo. Tennis for Two est à la fois le premier jeu vidéo et le premier jeu multijoueur.
Dans toute histoire, il y a un précurseur, un ingénieur à la vision claire de ce qui pourrait être. Ralph Baer est de ceux-là. Célébré pour être le « pionnier du jeu vidéo », il se penche dès 1966 sur son projet de téléviseur avec des jeux. Il pousse son idée dans ses retranchements : il imagine un boitier rattaché au téléviseur. A l’époque, Baer travaille pour Sanders Associates, une entreprise de système anti-radar. Bien que le projet de jeu et de console de Baer ne s’inscrive pas vraiment dans le domaine de l’entreprise, celle-ci ne s’interpose pas à ses prototypes.
Baer est un visionnaire : en plus du boitier à brancher à la TV, il imagine l’ajout d’un pistolet photosensible, pour tirer sur l’adversaire ; un affichage des jeux en couleurs ; un magnétophone à cassette pour ajouter du son ; des joysticks… Mais au-delà de ça, Baer envisage quelque chose de plus grand : puisque les jeux se jouent sur un téléviseur, alors pourquoi ne pas jouer via le réseau câblé de la télévision pour bénéficier de décors filmés par caméra ? De prototypes en expériences, grâce à des collaborateurs investis dans le projet, Ralph Baer sera prêt à montrer une console qui fonctionne en 1972, la Magnavox Odyssey, toute première console de jeu vidéo (sur laquelle Baer a tout de même du faire des concessions sur ses ambitions premières).
Les premières décennies de l’histoire du jeu vidéo est marquée par de nombreuses personnalités, qui incarnent l’évolution technique du média. Nolan Bushnell crée la première borne d’arcade, Computer space, en 1971. L’année d’après, il commercialise Pong. Le succès financier de ce nouveau jeu lui permet de créer sa petite entreprise, qu’il baptise… Atari. Une entreprise qu’il revend en 1976 à la Warner Communications pour 28 millions de dollars.
Le succès de Pong, mais aussi celui des bornes d’arcade, permet de développer le jeu vidéo et son marché. En 1977 (aux Etats-Unis, il faudra attendre 1981 pour son arrivée en France), Atari lance sa propre console de salon, la console Atari VCS. C’est la troisième console à cartouches, après la Channel F de Fairchild et la RCA Studio II à proposer un système de cartouche de jeu. À l’origine, le nom de la console est Atari VCS, pour Video Computer System. Le nom Atari 2600 est utilisé pour la première fois en 1982 lors de la sortie de l’Atari 5200.
Devenant une référence, elle est encore aujourd’hui une console recherchée, de même que ses jeux. En 2012, une copie complète (incluant la cartouche, la boîte et le manuel) du jeu Air Raid pour Atari 2600 a été vendue pour 33 433 dollars sur GameGavel, un record ! Air Raid fait partie de ces jeux produits en faible quantité ayant pris de la valeur au fil des années.
Estimation gratuite de vos jeux et consolesLes années 1980 sont pleines d’ambiguïté. D’un côté, elles marquent l’arrivée de Nintendo et Sega dans le paysage vidéoludique. La sortie de la Famicom en 1983 au Japon permet à Nintendo de sortir des cartes à jouer pour finalement faire du jeu vidéo. En 1985, alors que Nintendo cherche à exporter sa console, l’entreprise japonaise doit changer tout le design et le nom : la console devient la NES, un boitier gris très carré ne ressemblant pas vraiment à une console. La raison de ces changements ? Le krach du jeu vidéo de 1983/1984.
L’arrivée de la console d’Atari, l’impact et le succès des jeux vidéo provoquent une saturation du marché. Tout le monde crée des clones des jeux à succès, au point qu’il devient rapidement difficile de faire le tri dans ce raz-de-marée de cartouches.
En 1983, tout explose, au point que l’on enterre des cartouches dans le désert pour s’en débarrasser. Les causes sont multiples, principalement dû à des problématiques économiques et de surproduction du marché. Pour ressembler plus à un ordinateur qu’à une console, envers lesquelles les Etats-Unis sont méfiants, Nintendo transforme sa Famicom en NES, et parvient à percer dans le marché américain. Encore aujourd’hui, Nintendo est la marque la plus collectionnée dans le monde du jeu vidéo, que ce soit avec ses consoles, ses jeux ou même les produits dérivés.
De son côté, Sega sort la Master System. Conçue pour être la concurrente de la NES, elle sort en 1986 aux Etats-Unis, puis en 1987 en France. Parmi les titres les plus recherchés de la Master System, le jeu Master of Combat, sorti en 1993.
Ce ne sera que le début pour Sega. Après la Master System, c’est la Mega Drive qui débarque dans les salons, en 1988 au Japon, puis en 1990 en France. Aux Etats-Unis, le jeu vendu avec la console marque aussi les débuts du hérisson bleu sur les écrans : c’est bien Sonic the Hedgehog.
Les jeux cartouches de cette époque détiennent de nombreux records de vente. En 2021, une cartouche scellée du jeu Super Mario pour la console Nintendo 64 s’est vendue à 1,56 million de dollars. Ce qui en fait le premier jeu vidéo à avoir dépassé la valeur du million, selon la maison d’enchères américaine Heritage Auctions. Quelques heures avant, une cartouche de The Legend of Zelda, sur NES, encore scellée, avait trouvé preneur pour 870 000 dollars.
La cartouche de Zelda a écopé d’une note de 9.0 sur l’échelle Wata, un baromètre qui jauge la qualité des exemplaires de retrogaming, établi par la société WataGames. Quant à Super Mario 64, la cartouche hisse encore d’un cran la qualité, avec une note de 9.8 A+.
Ne cherchez malheureusement pas dans vos tiroirs votre version de Zelda. Le montant adjugé le doit à la rareté de l’exemplaire en question. Il s’agit en effet d’une copie NES-R (fin 1987), à savoir les tous premiers exemplaires produits du jeu, vite remplacés par les séries Rev-A (début 1988). Une seule variante la précède de quelques semaines et se voit estampillée “NES TM”.
Estimation gratuite de vos jeux et consolesAu fur et à mesure de l’évolution du jeu vidéo, on voit apparaître de nouvelles consoles, de nouveaux acteurs entre dans l’industrie. Les années 1990 voient l’arrivée de la 3D avec la PlayStation de Sony en 1994. La console popularise le format CD des jeux, mais aussi le piratage. Si PlayStation signe une des consoles qui marque l’histoire par ses révolutions techniques, c’est aussi la console la plus piratée de l’histoire.
Mais qui dit CD dit aussi plus de place pour faire des jeux. C’est donc l’arrivée de jeux sur plusieurs CD. C’est d’ailleurs le cas de Final Fantasy VII, sorti en 1997. Le jeu de Square figure parmi les préférés d’un bon nombre de joueurs. Son remake, en trois parties, a même longtemps été une arlésienne du jeu vidéo avant de voir le jour en 2020. A la fois considéré comme le meilleur épisode de la saga Final Fantasy, le septième opus est aussi l’un de ceux qui valent le plus cher. Bien que vendu à plus de 9,7 millions d’exemplaires à travers le monde, une copie dans un état de conservation exceptionnel s’est vendue à 11 000 euros en juin 2022.
Les années 1990 voient aussi l’arrivée de la Nintendo 64 et de jeux comme The Legend of Zelda : Ocarina of time. Mais c’est aussi l’arrivée de nombreuses licences qui perdurent encore aujourd’hui : Doom (dont le premier sort en 1993), Pokemon (1996), Metroid (1994), Super Mario Kart (1992), Warcraft (1994)…
Les années 1990 font partie des années les plus florissantes du jeu vidéo, tant par la multitude des licences qui se lancent et durent que par les évolutions techniques. L’arrivée de la console portable (depuis la Game Boy de Nintendo en 1989) ajoute à la multiplicité des possibilités. Le fait de pouvoir mettre la console dans sa poche contribue à démocratiser le jeu, tout comme la possibilité de se prêter les cartouches.
L’histoire des consoles et du jeu vidéo s’écrit encore aujourd’hui. Avec la sortie des nouvelles consoles, des jeux toujours plus innovants, de l’essor de la technologie, tout est encore à écrire. Cependant, force est de constater qu’au niveau des collectionneurs, à l’exception de quelques titres modernes, tirés à peu d’exemplaires, le regard est tourné vers le retrograming et le passé.
On ne peut cependant pas mettre de côté le Super Mario 3D all-stars, tiré à un nombre limité d’exemplaires en 2020, dont la version gradé 9+ peut aller jusqu’à 225/300 euros.
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