La bande dessinée aux enchères

Aussi nommé « le neuvième art », la bande dessinée s’est imposée au fil des années dans nos bibliothèques. S’il est possible de faire remonter son histoire à l’Antiquité et à certains vases, mais aussi aux fresques et autres bas-reliefs, la bande dessinée moderne, telle qu’on l’entend aujourd’hui diffère, notamment par ses codes. Des rudiments des enluminures et de récits illustrés du Moyen Âge à notre époque, la façon de composer des récits par l’image a largement évolué.

Quelle serait la première BD de l'histoire ?

La bande dessinée moderne trouve plusieurs origines. Pendant longtemps, on a considéré la bande dessinée Little Nemo in Slumberland, de Winsor McCay, comme étant la toute première bande dessinée. Elle a été publiée chaque semaine, d’octobre 1905 à juillet 1914, dans l’édition du dimanche du journal New York Herald (puis du New York American). Mais en réalité, la toute première bande dessinée moderne de l’Histoire est Les Amours de monsieur Vieux Bois, du suisse Rodolphe Töpffer, autographiée et publiée en 1837. On la trouve aussi sous son titre anglais, The Adventures of Mr. Obadiah Oldbuck, après sa publication aux Etats-Unis en 1842.

Les illustres illustrés

Dans le même temps se développe le dessin humoristique et satirique de la presse. Caricature (1830), Le Charivari (1832) et d'autres journaux publient dans leurs colonnes des caricatures souvent accompagnées de textes. A cela s'ajoutent les romans populaires, publiés sous la forme de feuilleton et illustrés. Si ceux-ci ne sont pas à proprement parler de la bande dessinée, ils habituent le public à avoir un récit raconté en mot et en image, à avoir cette pluralité des arts en quelques pages.

Dans ses prémisses, l'histoire de la bande dessinée et des romans illustrés et des feuilletons sont étroitement liées. Plusieurs des artistes illustrant ses romans mentionnent Töpffer dans leurs inspirations, mettant en avant son sens de la narration par les choix de cadrages de l'image, par exemple.

La fin du XIXè siècle voit de nombreuses publications commencer à poser les bases de ce que l'on connaît aujourd'hui. En 1889, Christophe (Georges Colomb de son vrai nom) propose, pour le journal Le Petit Français illustré, La Famille Cornouillet, puis La Famille Fenouillard, qui joue sur les cadrages, la mise en pages, pose les bases de ce qu'on nomme encore aujourd'hui « le gaufrier ». Il s'agit de la mise en pages des planches de bande dessinée, en six ou huit cases identiques, ressemblant à un véritable gaufrier (d'où le nom).

La bande dessinée dans le reste du monde

L'Histoire de la bande dessinée est vaste : car s'il existe une histoire française, avec les illustrés, la presse satirique et le début des prépublications, c'est aussi le cas en Grande-Bretagne, en Belgique, aux Etats-Unis et dans d'autres pays. Par exemple, en Grande-Bretagne, c'est dans la revue Punch, en 1841, que l'on voit apparaître pour la première fois le terme « cartoons ». Le mot est utilisé pour légender un dessin satirique de John Leech.

En Espagne comme en Italie, il faudra attendre d'entrer dans le XXè siècle pour voir se développer leurs bandes dessinées. Il est d'ailleurs intéressant de noter que c'est avec le personnage de Charlot, de Chaplin, que naît la bande dessinée espagnole, en 1916, dans la revue Charlot. Les récits dessinés naissent un peu partout dans le monde en cette fin de XIXè siècle : Pologne, Suède, Finlande. Quasiment tous prennent d’ailleurs leur source dans la presse.

Bien entendu, quand on pense « bande dessinée », on songe d'abord à trois zones géographique : le franco-belge bien entendu, mais aussi le comics des Etats-Unis ou encore le manga japonais. Aux Etats-Unis, c'est aussi dans la presse que la bande dessinée trouve son origine. Ces dessins humoristiques furent d'abord appelés « funny », puis « funny pages » avant de devenir « comics » et « comics strip », dont le sens initial n'était plus le même qu'aujourd'hui. On conserve toujours actuellement le terme de « strip » pour désigner ces courts récits en quelques cases, en une seule bande.

De la conservation de l’Histoire

L’inconvénient de toutes ces publications journalistiques réside dans leur conservation : le papier journal se conserve assez mal, les exemplaires en bon état, ou en parfait état, sont particulièrement rares, selon les pays et les dates de publications. Pour certains de ces récits, il faudra attendre 2025 pour les découvrir dans des éditions modernes ! Tel est d’ailleurs le cas de Les amours de Monsieur Dubois, publié sous le titre Les nouvelles amours de Monsieur Dubois, aux éditions la Joie de lire en 2025 !

D’autres éditeurs éditent ces pièces historiques dans différentes versions, profitant des techniques de numérisation moderne pour ne pas abîmer ces pièces de musée. Car beaucoup de ces publications, et par la suite des pulps américains, n’ont pas vocation à durer dans le temps. Ce sont des récits sur papier fins ou proche du papier journal, qui s'abîment vite quand on les lit.

Les comics, les Etats-Unis et les dessins quotidiens

Outre Atlantique, le premier succès commercial de la bande dessinée vient avec The Yellow Kid. Publié en 1895, dans le journal New York World, elle donne naissance à des batailles juridiques et à une concurrence incroyable. Mais au-delà de cela, c’est aussi le début d’un véritable âge d’or. D’autres publications viennent continuer de faire évoluer la bande dessinée. Little Nemo in Slumberland (1905) est la première BD à n’utiliser que des phylactères pour faire parler ses personnages. En 1897 naissent Pim Pam Poum, inaugurant l’humour en images séquentielles.

Comme dans d’autres pays, les possibilités offertes par la bande dessinée ouvrent les portes à de nombreux récits différents. De l’humour, de la satire, des personnages emblématiques dont on va suivre les aventures comme Popeye en 1929. Mais c’est aussi le début de récits qui sont toujours parmi les plus importants encore aujourd’hui : les super-héros, avec la première publication de Superman en 1938, dans les pages de Action Comics.

La France résiste-t-elle encore et toujours ?

La France n’est pas en reste de titres emblématiques et fondateurs de la bande dessinée. La création du Journal de Mickey en 1934 modifie une grande partie du paysage éditorial français. Les séries dans le Journal sont américaines, au détriment des auteurs français, le coût de production étant plus intéressant avec des créateurs américains.

Mais cela n’empêche pas les auteurs français de partager leur publication et d’autres journaux de tenter l’aventure. Certaines séries détiennent d'ailleurs des records : Les Pieds Nickelés, de Louis Forton, a débuté sa publication en 1908 dans la revue L’Elephant et dure jusqu’en 2015 ! Près de 107 ans des aventures de ces trois personnages devenus cultes de notre patrimoine. Les Belges ne sont pas en reste, puisque 1925 est l’année de naissance d’un reporter à la houppette, notre cher Tintin, dans Le Petit Vingtième.

La seconde Guerre Mondiale vient changer quelques petites choses : les illustrés et autres bandes dessinées continuent d’exister mais leurs sujets changent. Certains sont censurés par l’occupant qui s’empare de la bande dessinée pour conquérir la jeunesse. La France adopte en 1949 la commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à l'enfance et à l'adolescence, visant à réguler les sujets traités dans les publications pour les enfants. Même si la loi a été modifiée au fil des décennies qui vont suivre, elle existe toujours aujourd’hui et encadre toutes les publications dédiées à la jeunesse.

La BD aux enchères

Plusieurs histoires de la bande dessinée se développent en parallèle, dans chaque coin du monde. Intimement liée aussi bien à l’art de l’estampe qu’à l’occupation américaine, le manga se développe lui aussi au Japon. Le comics fleurit aux Etats-Unis, faisant des super-héros de tous pouvoirs les principaux protagonistes des rayonnages. Dans le même temps, se développent petits à petits d’autres récits indépendants et hors de ces super-univers.

Des séries emblématiques continuent de naître et de perdurer. En 1959, un petit Gaulois du nom d’Asterix nait sous la plume d’Uderzo et de Goscinny, dans le n°1 du magazine Pilote. Encore et toujours, la bande dessinée en Europe est liée à la parution de magazines ou de journaux. Que ce soit des publications ne regroupant que des planches de différentes séries ou de journaux avec d’autres types d’articles, la presse reste longtemps au centre de cette histoire. Petit à petit et devant le succès grandissant des magazines, les éditeurs commencent à publier des albums, regroupant tous les épisodes des feuilletons dessinés.

L’après-guerre voit se développer de nombreuses initiatives : des planches de bandes dessinées commencent à arriver dans les musées, puis des établissements spécialisés s’ouvrent à leur tour. Le commerce d’originaux se développe lui aussi : puisque la BD est le neuvième art, ses œuvres rejoignent les catalogues des marchands d’art et des salles des ventes aux enchères.

Quelles bandes dessinées sont recherchées aux enchères ?

Intimement liée à l’Histoire du monde, aux évolutions sociétales et aux pays dans lesquels elles paraissent, la bande dessinée possède une histoire particulièrement dense. Et les traces, objets, albums que l’on peut trouver aujourd’hui sont tous porteurs d’une histoire.

Au-delà des originaux de planches emblématiques, les facéties éditoriales donnent naissance à plusieurs types d’ouvrages. Il y a ceux que l’on ne trouve plus aujourd’hui, du fait d’une conservation complexe à cause du papier. Ceux qui relèvent de l’erreur d’impression : un personnage manquant, une page imprimée à l’envers, une planche censurée a posteriori de sa publication qui figure encore dans quelques exemplaires…

Mais ce n’est pas tout : les ouvrages dédicacés par leurs défunts auteurs, par d’autres personnes (comme cet exemplaire de Tintin dédicacé par trois membres de l’équipage d’Apollo 11) sont autant d’ouvrages exceptionnels par bien des aspects.

Comment faire estimer gratuitement vos bandes dessinées ?

Vous pensez être en possession d'une bande dessinée rare ? Les commissaires-priseurs PASTOR Maison De Ventes aux Enchères sont à votre écoute et vous proposent des estimations gratuites et confidentielles. Contactez-nous dès maintenant via notre formulaire. Et si vous êtes sur le Mans, n’hésitez pas à venir à notre rencontre dans notre bureau d’estimation ou dans notre Hôtel des Ventes.

Où vendre ses bandes dessinées au meilleur prix ?

Les commissaires-priseurs et leurs experts sont des professionnels qualifiés pour vous assister dans la vente de votre collection ou vos bandes dessinées rares. Leur expertise approfondie et leur connaissance du marché leur permettent d’identifier et de valoriser précisément les pièces proposées. De plus, notre maison de vente a accès à des bases de données spécialisées et à des réseaux professionnels, permettant de vendre vos BD au meilleur prix.