Fils d’ouvriers, Georges Rouault intègre les Beaux-Arts de Paris en 1890 et devient l’élève favori du grand peintre symboliste Gustave Moreau. En 1894, Georges Rouault obtient le prix Chenavard après deux tentatives ratées au concours du Prix de Rome. Sa première participation au Salon des artistes français date de 1896. Après la mort de Gustave Moreau, il devient le premier conservateur du Musée Gustave Moreau en 1903.
De 1903 à 1911, il participe au Salon des indépendants et contribue avec d’autres artistes à la création du Salon d’automne, où il présentera certaines de ses œuvres de 1903 à 1908. Refusant le terme d’expressionniste, le peintre exploite à cette période des thèmes récurrents comme le cirque, les femmes, la commedia dell’arte ou encore le monde de la justice. Il se fera également connaître pour ses nombreuses œuvres religieuses et ses Saintes-Faces.
Dès 1917, le peintre cède l’intégralité de son atelier composé de plus de 770 œuvres au célèbre marchant Ambroise Vollard, au prix de 50 000 francs. Durant l’entre-deux guerre, Georges Rouault explore les possibilités de la gravure, encouragé par Ambroise Vollard. Ses gravures serviront d’illustrations à des ouvrages comme Le Cirque de l’Étoile Filante ou Misère et Guerre, qui bien qu’achevé en 1927, sera publié en 1948.
À partir de 1930, le peintre sera exposé régulièrement à l’étranger, notamment Londres, Chicago et New-York. En 1937, le Musée du Petit Palais présente une quarantaine de de ses œuvres lors l’exposition « Maîtres de l’art indépendant ». Le MoMA de New York expose en 1939 les œuvres gravées de l’artiste.
Aux prémices de la guerre, Georges Rouault et sa famille se réfugient à Beaumont-sur-Sarthe, ville située à une trentaine de kilomètres au nord du Mans. Il y installe son atelier et achève certaines œuvres inachevées que les héritiers d’Ambroise Vollard lui confient. En effet, le célèbre marchant s’était tué en 1939 dans un accident de voiture, « la nuque fracassée par un bronze qu’il transportait ». En juin 1940, les Rouault s’exilent dans le Midi de la France. Installé à Golfe-Juan, Georges Rouault poursuit sans relâche son travail.
Retournant à Paris en 1942, le peintre revient vivre à Beaumont-sur-Sarthe en 1943. À son arrivée, il retrouve la maison saccagée par les nazis durant son absence. Dans une lettre adressée à André Suares, il indique « les iconoclastes sont passés par ici, je n’en dis pas plus… ». Après 1946, la famille ne reviendra plus dans la ville sarthoise.
Après la guerre, Georges Rouault est en conflit avec les héritiers d’Ambroise Vollard qui souhaitent se partager un grand nombre d’œuvres tandis que le peintre souhaite récupérer plus de 800 œuvres non terminées. Il obtient gain de cause au Tribunal en 1947. Malgré 119 œuvres disparues, le peintre récupère la grande majorité des œuvres demandées et décide, faute de pouvoir en achever l’exécution totale, de détruire plus de 300 d’entre elles. Après une longue sélection, il brûle 315 œuvres en présence d’un huissier. C’est dire la haute exigence que l’artiste accordait à son travail.
L’arrêt de 1947, fondamental pour le droit d’auteur, indique que « seule la livraison volontaire effectuée par l’artiste peut transférer la propriété des ouvrages ». De 1948 à 1958, le peintre connaît un succès mondial indéniable.
Il refuse cependant d’entrer à l’Académie des beaux-arts. L’œuvre du maître est exposée partout à l’international et bénéficie de deux rétrospectives en 1951.
Le peintre aura même le droit à des obsèques nationales, à sa mort en 1958. Cette marque d’attention témoigne de son immense popularité dans le monde artistique au cours du XXe siècle.
Le style de Georges Rouault se reconnaît assez aisément. Ses tonalités bleues sombres, sa schématisation des volumes, ses couleurs sourdes aux contrastes soutenus et sa touche généreuse contribuent à mettre en lumière des personnages souvent difformes émergeants d’un océan coloré et ténébreux.
L’artiste utilise par ailleurs plusieurs signatures et peut signer Georges Rouault, G Rouault ou bien utiliser ses différents monogrammes GR. Le premier monogramme présente des lettres espacées, le second des lettres entrelacées.
Attention, certaines œuvres représentant des vues de Paris sont en réalité des œuvres du peintre Georges Dominique Rouault qui signe également « Georges Rouault ». Il ne faut donc pas confondre les deux peintres.
Proposer une estimation générale de l’œuvre de Rouault est complexe en raison du grand nombre d’œuvres disponibles, ainsi que de leur variété de supports et de techniques utilisées. De manière très générale, l’estimation d’une œuvre de Georges Rouault varie de de 100 à 400 000 euros.
Néanmoins, quelques résultats anciens établissent des records jusqu’à 963 000 euros, notamment dans certains pays asiatiques.
Les commissaires-priseurs de PASTOR Maison De Ventes aux enchères vous proposent des estimations gratuites de toutes vos œuvres de Georges Rouault. De plus, nous vous invitons à regarder ce tableau des estimations, donné à titre indicatif. Nous vous rappelons que des exceptions peuvent toujours exister.
PRIX | TYPES D’OEUVRES |
10 – 100 € | Impressions, Reproduction, Estampes non officielles, affiches |
50 – 2 000 € | ESTAMPES ORIGINALES : Gravures, eaux-fortes, aquatintes, pochoirs |
200 – 20 000 € | Ouvrages d’art complets comprenant des gravures originales, généralement en édition limitée |
3 000 – 40 000 € | Dessins à l’encre, aquarelles, gouaches, techniques mixtes |
6 000 – 400 000 € | Peintures, huiles |
5 000 – 30 000 € | Céramiques |
Comme le montre ce tableau, de nombreux supports existent. Il en existe d’autres, notamment la tapisserie.
En réalité, certaines gravures disponibles sur le marché sont extraites des recueils d’art directement. Le prix de ces ouvrages n’est élevé que si l’ouvrage est complet de ses planches. Par exemple, un exemplaire du Cirque de l’Étoile filante a été adjugé pour 20 000 euros il y a quelques années. L’ouvrage Miserere, limité à 450 exemplaires, a été adjugé pour environ 9 000 euros en 2020.
Les dessins sont généralement réalisés à l’aquarelle et à la gouache. Un dessin à l’encre représentant un nu assis a par exemple été adjugé pour environ 4 200 euros. En revanche, une technique mixte représentant deux personnages sur fond bleu a été adjugée près de 25 500 euros il y a quelques années.
Pour les huiles sur toile, les prix sont très aléatoires. Les huiles sur papier, lorsqu’elles sont marouflées sur toile valent généralement moins que les huiles directement peintes sur toile. Néanmoins, certaines œuvres sur papier peuvent atteindre des prix élevés comme cette huile sur papier marouflée sur toile, datée vers 1937 et vendue pour 82 500 euros en 2024.
Vous pensez être en possession d’une œuvre de Georges Rouault et souhaitez en connaître la valeur ? Les commissaires-priseurs de PASTOR Maison De Ventes aux enchères, sont à votre écoute afin d’effectuer des estimations gratuites et confidentielles. N’hésitez pas à nous contacter dans un premier temps via notre formulaire d’estimation. Si vous êtes sur Le Mans, Lyon ou Paris, un commissaire-priseur peut vous rencontrer. Enfin, notre bureau des estimations et notre Hôtel des ventes au Mans vous accueillent (voir les ouvertures ci-dessous). A bientôt !
© Pastor Maison de Ventes aux enchères - Le Mans - 17/04/2025 22h40- Bienvenue