Pour estimer correctement une carte, il faut considérer une multitude de critères : son édition, son numéro, le Pokémon représenté, sa rareté, mais aussi — et surtout — son état général. Chaque défaut est singulier, par son intensité, son emplacement ou sa visibilité.
Certains ne se révèlent qu’à la lumière rasante ou sous un angle précis, rendant l’évaluation plus complexe qu’il n’y paraît. C’est tout l’enjeu du travail d’expert et des sociétés de gradation : discerner ce qui relève d’un défaut anodin d’impression de ce qui constitue, au contraire, d’un Misprint ou d’une anomalie rare et potentiellement recherchée.
Une société de gradation est un tiers de confiance. Son rôle : authentifier et évaluer l’état d’une carte selon des critères précis et uniformisés. La certification de cartes de collection existe depuis plus de 30 ans maintenant.
Ces experts examinent chaque détail dont :
Pour aller plus loin, certaines sociétés utilisent des outils spécialisés : lumière UV pour repérer les taches invisibles à l’œil nu, lumière blanche pour voir les micro-rayures et autres défauts minimes. Cette rigueur garantit une notation objective, comparable d’une carte à l’autre.
Une fois notée, la carte est placée dans un boîtier plastique transparent, hermétique et résistant aux UV. Ce conditionnement protège la carte des manipulations et des dégradations liées à la poussière, à la lumière et à l’humidité.
Chaque boîtier est scellé avec une étiquette affichant la note, un code unique permettant une parfaite traçabilité, et parfois un QR code renvoyant à la base de données de la société.
Ce système a un double intérêt : il rassure les acheteurs sur l’authenticité et la qualité de la carte de collection, et il permet aux vendeurs de justifier un prix en s’appuyant sur la note attribuée par la société de gradation.
La plupart des sociétés utilisent une échelle de 1 à 10 :
Certaines mentions spéciales existent :
Ces annotations permettent de donner une valeur plus nuancée, en tenant compte de particularités qui échappent à la simple échelle numérique.
Obtenir la note maximale lors d’une gradation reste rare. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, une carte fraîchement sortie de son booster n’est pas nécessairement parfaite. Dès l’usine, de légers défauts d’impression, de découpe ou de centrage peuvent survenir — autant d’imperfections invisibles à l’œil nu mais rédhibitoires pour les sociétés de grading. Ces micro-anomalies, parfois assimilées à tort à des misprints (voir notre article), suffisent à faire basculer une carte d’un potentiel Gem Mint 10 à un simple Mint 9…
Fondée en 1991, PSA (Professional Sports Authenticator) s’est d’abord imposée sur le marché des cartes de baseball avant de devenir la référence mondiale pour les cartes à collectionner, dont Pokémon.
Sa réputation internationale lui a permis d’étendre son influence en s’imposant comme une référence pour de nombreux TCG (Trading Card Games) dans toutes les langues et sur tous les continents. D’ici 2026, la société prévoit d’ouvrir un siège en Allemagne, renforçant ainsi sa présence européenne et venant concurrencer plus directement son principal rival, Beckett.
Sa réputation repose sur la rigueur de son système de notation et la reconnaissance internationale de ses boîtiers. Une carte gradée « PSA 10 » est considérée comme un standard de qualité par les collectionneurs et les investisseurs.
L’entreprise a vu sa demande exploser pendant la pandémie, au point d’avoir plusieurs centaines de milliers de cartes en attente de traitement. Aujourd’hui encore, PSA reste le label le plus recherché : une même carte gradée par PSA se vendra en général plus cher que si elle l’était par une société moins connue.
Beckett Grading Services (BGS), autre acteur américain, a longtemps été le rival direct de PSA. Son système de notation est légèrement différent, puisqu’il détaille plusieurs sous-catégories : centering (centrage), corners (coins), edges (bords), surface (surface).
Cette notation granulaire permet aux collectionneurs d’avoir une vision plus fine de la qualité d’une carte. Beckett attribue également une mention spéciale, le fameux Black Label 10, réservé aux cartes parfaites dans chacune des sous-catégories. Ces cartes atteignent souvent des records en vente, car la rareté du label attire les investisseurs.
La société Française la plus connue est PCA (Professional Cards Authenticator). Fondée en 2016, elle s’est imposée comme la référence nationale, notamment grâce à des délais plus courts que PSA et des frais d’envoi moins élevés pour les collectionneurs de l’hexagone. Ses boîtiers, sobres et transparents, affichent la note ainsi qu’un hologramme de sécurité.
À côté, plusieurs acteurs émergent : CollectAura, qui mise sur un design moderne et coloré. CCC Grading, qui propose des options de gradation express. Pure Grading, qui se distingue par l’esthétique de ses boîtiers et la clarté de ses étiquettes.
Ces sociétés séduisent une partie du marché local, notamment les collectionneurs qui ne souhaitent pas attendre des mois pour un retour de PSA ou Beckett.
La pandémie a marqué un tournant pour le marché des cartes Pokémon. L’explosion de la demande a fait naître une véritable jungle de nouvelles sociétés de gradation. Des noms comme Red Seal Grading, SFG, Trading Card Certifier, SGS Safeguard émergent, chacun essayant de trouver une niche : délais plus rapides, tarifs réduits, design personnalisé des boîtiers.
Mais pour l’instant, PSA et Beckett conservent une aura internationale que ces acteurs peinent à égaler.
Les prix de gradation varient fortement d’une société à l’autre et ne sont présentes qu’à titre indicatif.
PSA :
Tarif standard : à partir de 18,99 $ par carte (délai long, plusieurs mois).
Express : autour de 150 $, avec un traitement en quelques semaines.
Super Express : 299 $ et jusqu’à 599 $ (délai de 5 jours), réservé aux cartes de grande valeur.
Pour les cartes Premium, PSA facture de 999 $ à 9999 $ et plus en fonction de la carte et de son prix (et valeur de l’assurance).
Beckett (BGS) :
Gradation standard : à partir de 15 $ à 35 $ hors options.
Express : autour de 80 $ et 125 $ pour une Priority !
L’option Black Label n’est pas payante en soi, mais obtenir ce statut nécessite une carte proche de la perfection absolue.
PCA (France) :
Gradation classique : environ 13€ par carte.
Option express : à partir de 20€ pour un traitement en 1 mois et 50€ pour une expertise en une semaine. Il est même possible d’avoir une notation immédiate en atelier pour un prix de 150€.
Les frais d’envoi sont moindres qu’avec PSA ou Beckett, ce qui attire les collectionneurs européens.
Ces tarifs peuvent sembler élevés, mais ils doivent être comparés à l’impact qu’une bonne note peut avoir sur la valeur marchande d’une carte.
La gradation agit souvent comme un multiplicateur de valeur. Une carte gradée voit son prix fortement augmenter en proportion de la note qu’elle a obtenue. Le prix d’une carte non gradée qui obtiendrait un 10 chez PSA peut, par exemple, voir son prix être multiplié par 10.
Cette différence de prix compense donc largement le coût de la gradation, ce qui explique pourquoi de nombreux collectionneurs voient cette démarche comme un investissement plus que comme une dépense.
Le marché des cartes Pokémon est aujourd’hui saturé de fausses cartes, parfois parfaitement contrefaites. Les copies circulent aussi bien sur les plateformes de seconde main que dans certaines conventions.
Faire grader une carte chez PSA, Beckett ou PCA permet d’obtenir une certification officielle : les experts confirment que la carte est authentique et non une contrefaçon.
Pour un acheteur, c’est une garantie. Pour un vendeur, c’est un argument de poids.
Chaque carte gradée reçoit un numéro unique, associé à une base de données en ligne. Les acheteurs peuvent ainsi vérifier en quelques secondes si une carte est bien enregistrée et correspond à l’étiquette du boîtier.
Chez PSA par exemple, un simple scan du QR code permet de retrouver la photo officielle de la carte et sa note. Ce système de traçabilité réduit les fraudes et installe un climat de confiance lors des transactions.
Une carte gradée ne se limite pas à une valeur immédiate : c’est aussi une protection dans le temps. Le boîtier scellé évite l’usure et les altérations liées à la manipulation ou aux dégradations naturelles (humidité, lumière). Une carte conservée ainsi pendant 10 ou 20 ans gardera bien plus facilement son état (et donc sa cote, sauf si la mode passe…).
De plus, la gradation permet de pérenniser la valeur d’une collection : lorsqu’un collectionneur revend une partie de ses cartes, celles qui sont gradées trouvent plus facilement preneur, et souvent à un prix supérieur. Pour les investisseurs, c’est une assurance que la carte restera attractive sur le marché international, où la notation est devenue un standard reconnu.
Dans l’univers de la collection, la valeur d’une carte dépend autant de sa note que du nom de la société de gradation qui figure sur le boîtier. Sur les forums dédiées aux cartes Pokémon, par exemple, une structure reconnue comme PSA ou BGS inspire une confiance que d’autres acteurs plus récents peinent encore à égaler.
En apposant une note officielle et un scellé inviolable, les sociétés de grading apportent une garantie objective sur l’état du lot — un élément crucial lorsque l’enchérisseur ne peut examiner la carte physiquement avant une vente en salle ou en Live. Une carte gradée PSA 10 ou CGC Pristine devient immédiatement lisible pour le marché : elle parle le même langage, qu’on enchérisse depuis Paris, Tokyo ou New York. Ce standard de notation universel sécurise les enchérisseurs et élargit de fait la base d’acheteurs potentiels.
Résultat : lors des ventes aux enchères, une carte gradée est adjugée avec une plus value pour le vendeur pouvant aller de 30 à 200 % par rapport à son équivalent non gradé, selon sa rareté et la note obtenue.
Des délais qui explosent avec la demande : Depuis la pandémie et le boom des cartes Pokémon, les sociétés de gradation sont submergées. PSA a dû suspendre temporairement ses services en 2021 pour rattraper un retard conséquent sur ses gradations. Aujourd’hui encore, les délais peuvent atteindre plus de 6 mois pour une formule standard.
En France, PCA a également vu ses temps de traitement s’allonger, passant de 3 mois à parfois plus de 6 mois pour une prestation classique. Pour de nombreux collectionneurs, cette attente est difficilement compatible avec la volonté de revendre rapidement.
Des prix parfois jugés excessifs : Si la gradation augmente la valeur d’une carte, elle représente aussi un investissement non négligeable. Entre les frais de service, les options express et les envois internationaux (obligatoires pour PSA et Beckett), le coût peut dépasser 50 à 100 € par carte.
Pour les collectionneurs qui possèdent des dizaines de cartes, la facture grimpe vite. Certains préfèrent donc réserver la gradation aux pièces les plus rares ou les plus prometteuses en termes de valeur future.
Le débat sur les « 10 parfaits » : Obtenir un « 10 » chez PSA ou un Black Label 10 chez Beckett reste extrêmement difficile. Même une carte neuve, sortie directement d’un booster, n’a pas la garantie d’obtenir la note maximale. Les moindres défauts d’impression ou de découpe d’usine suffisent à limiter la note.
Certains collectionneurs estiment que cette exigence extrême crée une forme de rareté artificielle, qui profite aux sociétés de gradation mais frustre les joueurs et acheteurs. D’autres, au contraire, considèrent que c’est précisément cette rigueur qui donne de la valeur aux cartes gradées et crédibilise le marché.
Alors que le marché des cartes de collection atteint une maturité relative, la gradation s’apprête à connaître une seconde mutation. Initialement et longtemps considérée comme une pratique réservée aux collectionneurs avertis ou aux investisseurs, elle s’ouvre depuis la COVID à un public bien plus large.
Avec le volume des cartes a traiter, et les délais qui s’allongent, certaines sociétés américaines, comme PSA ou CGC, testent déjà des technologies d’évaluation assistée par intelligence artificielle. Objectif : garantir une homogénéité absolue dans les notations et réduire les contestations.
Des algorithmes d’analyse d’image, capables de mesurer la symétrie, les micro-rayures ou la saturation des couleurs, viendront compléter — voire remplacer — l’œil humain. À terme, la traçabilité pourrait s’appuyer sur la blockchain, chaque carte gradée devenant un actif numérique certifié et infalsifiable.
Pour les collectionneurs souhaitant connaître la valeur réelle de leur carte gradée, Pastor Maison de ventes propose un service d’estimation gratuit et confidentiel. Qu’il s’agisse d’une carte PSA 10, CGC 9.5 ou PCA 9, les experts de la maison analysent la rareté, la demande actuelle du marché et les résultats récents d’enchères comparables afin d’en établir une estimation précise et argumentée. Cette expertise permet de déterminer si la carte peut être proposée en vente aux enchères — et d’en maximiser le potentiel.
L’estimation peut être réalisée en ligne, sur simple envoi de photos du slab, ou directement sur rendez-vous dans les bureaux de la maison. Une manière simple, transparente et gratuite de valoriser sa collection avant une éventuelle mise en vente. Contactez notre expert dès aujourd’hui !
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