LOUIS-LÉOPOLD THUILANT (1862-1916)

Louis-Léopold Thuilant (1862-1916) était un potier français originaire de Bonnétable dont la famille s’est installée à Prévelles en 1856 dans la Sarthe à une trentaine de km au Nord-Est du  Mans.

On trouve dans cette localité de la terre blanche et de la terre rouge particulièrement ductile ce qui fait de la région une terre de potiers : de nombreux ateliers avoisinent de longue date dans les villes alentour comme Aulaines ou Tuffé

C’est son père, Louis-Mathurin Thuilant, qui apprend la céramique à Louis-Léopold. Fréquemment confondus, les deux hommes ont en effet exercé au même endroit, au hameau des Maraisières à Prévelles.

L’inventivité et l’imagination font de Louis Léopold Thuilant, un des dignes successeurs du célèbre potier de Ligron P.-I.- Guimonneau de la Forterie dont les productions de la fin du  XVIIIe siècle avaient inspirées les potiers sarthois au XIXe siècle.

Malgré sa courte production et sa fin tragique, c’est aujourd’hui un des potiers majeurs de l’art populaire en  France. 

Quelle est l'histoire de Louis-Léopold Thuilant ?

Fils d’un potier spécialisé dans la terre vernissée, il a perpétué la tradition familiale en créant des pièces qui traduisent une naïveté singulière et une vision onirique de sa campagne.

Son travail, très recherché des collectionneurs, était autrefois représenté au Musée de la Reine Bérangère au Mans qui exposait une vingtaine de ses créations, offrant un témoignage précieux de l’art populaire et de la vie rurale de la fin du XIXᵉ siècle.

Rappelons que ce musée emblématique du Mans a fermé définitivement ses portes au public en 2022.

On estime aujourd’hui sa production probable à une petite centaine de pièces. Néanmoins, d’autres exemplaires sont sûrement à découvrir…

Quels sont les prix attendus pour Les terres cuites vernissées de Louis-Léopold Thuilant ?

Les terres cuites vernissées de Louis Léopold Thuilant sont très rares aux enchères.

Les prix  de pichets dépendent de l’offre et la demande du moment et s’échelonnent actuellement entre 2500 et 10 000€ en vente aux enchères.

Il semble que les pièces à glaçures jaunes de la première période soient plus rares que les pièces vertes de la seconde période.

Les écarts de prix dépendent également de la rareté d’un motif et nécessitent d’effectuer des recherches approfondies afin de déterminer la période de production ainsi que l’intérêt  iconographique d’une pièce.

Il est donc indispensable de bien identifier une pièce de Thuilant  en prenant soin de consulter un commissaire-priseur. 

Robert Doisneau et Louis-Léopold Thuilant

De passage au Mans, Robert Doisneau tombe sous le charme du travail du potier. Le photographe effectue une série de clichés d’un genre nouveau au printemps 1970. En effet ses photographies, permettent de visualiser l’intégralité du décor tournant des vases de Thuilant à la manière d’un panorama.

Ces photos bénéficièrent d’un article de Schlumberger dans Connaissance des Arts en 1973. Robert Doisneau rebaptisera à cette occasion Thuilant de “Douanier Rousseau de la poterie !”.

Comment reconnaitre le travail de Louis-Léopold Thuilant ?

Ses œuvres se distinguent par leur représentation naïve et émouvante de scènes quotidiennes. Notamment des artisans au travail accompagnés de leurs outils et de divers animaux de la campagne.

Ses pièces sont avant tout décoratives avant d’être utilitaires et résultent de commandes ou d’une véritable volonté créatrice et artistique.

Louis-Léopold Thuilant a fait des pichets sa spécialité. Néanmoins on lui connaît quelques autres pièces moins spectaculaires. Les pichets qu’il réalisait, généralement entre 20 et 30 cm de hauteur, étaient souvent ornés de becs et de bouchons amovibles prenant la forme d’animaux de la ferme, traités à la manière de gargouilles issues du Moyen-Âge et témoignant de son imagination fertile.

Sur la panse, au centre de ceux-ci figurait souvent un motif central ou un homme de métier entouré symétriquement de motifs décoratifs, parfois estampés ou poinçonnés, et d’un bestiaire dont les formes modelées et collées à la barbotine émergeaient en semi-relief à la surface : on retrouve sur les flancs de ces pichets des personnages comme des chasseurs, des artisans, des poules, chèvres, chiens, chevaux et animaux en tout genre.

Thuilant utilisait conformément à son origine sarthoise une glaçure au plomb pour obtenir des teintes monochromes transparentes jaunes ou vertes.

Louis-Léopold Thuilant avait également pour habitude de signer et dédicacer ses pièces, en y inscrivant parfois l’heure de leur création, traduisant ainsi son désir de laisser une empreinte personnelle et de ne pas sombrer dans l’oubli. Son nom apparaît en plusieurs orthographes, « Thuylant, Thuilant ».

Ainsi peut-on trouver des mentions du type « Fait par Louis Thuylant, fils, potier à Prévelle » et parfois sur le même objet une autre mention du type « Fait le 21 février l’année 1888 à 10 heure et demi du soir », généralement sur ou sous l’anse.

Quelles sont les principales périodes de production des terres cuites vernissées de Louis-Léopold Thuilant ?

L’étude de ces marques permet ainsi d’identifier les deux principales périodes de production  des terres cuites vernissées de Louis Léopold Thuilant : 

La première période allant de 1886 à 1888 et la seconde de 1892 à 1896.

La première production est caractérisée par des pièces à glaçure plombifère jaune. 

Cependant, Thuilant a probablement produit quelques pièces en dehors de ces  périodes, car on lui connaît quelques exemplaires d’essais produits avant cette période en brun de manganèse et quelques pièces réalisées peu avant la Première Guerre Mondiale dont un pichet et une statuette de postier en faïence polychrome,  probablement réalisées dans la faïencerie de La Villa-du-Rond. 

Durant sa seconde période, caractérisée par l’usage d’une glaçure plombifère verte, Thuilant introduit l’utilisation de la terre rouge en parallèle de la terre blanche qu’il  utilisait précédemment et utilise conjointement ces deux terres dans certaines de ses créations produisant ainsi des effets de contraste sous cette même glaçure.

Ses formes deviennent plus ventrues et les personnages représentés ainsi que l’imaginaire de son bestiaire se renouvellent. De nouveaux motifs végétaux émergent, gagnant en richesse  et se répartissant joyeusement de manière aléatoire autour du motif central.

Néanmoins il reprend certaines de ses figures classiques comme les becs verseurs en forme de  tête de chien ou de poule. Influencé par les métiers de la région Sarthoise, ses œuvres sont un  véritable témoignage de la vie rurale à la fin du XIXe siècle.

Les figures féminines se font en revanche très rares voire inexistantes sur ses productions de même que les figures de  notables. 

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